Je me sens à la fois absorbée et engourdie de passer plus de temps devant mon écran qu’à être à l’écoute de mes sensations. Je me rigidifie tranquillement, comme si je mutais pour devenir un objet.
Un jour, j’ai lu que l’immobilité était contraire à la vie. Je suis d’accord.
Pourtant, je trouve du confort dans l’inconfort pendant que mes yeux se plaisent et j’oublie le mal qui hurle dans mon dos courbé d'une position tordue, tout pour bouger le moins possible le temps d’une vidéo.
Si les meubles de mon appartement sont comme des montagnes qui décident des paysages de mes journées, je réalise que je parcours de nouveaux sentiers régulièrement. Je le constate, mais n’en tiens pas compte. J’oublie d’arroser mes plantes comme j’oublie le temps qui passe et mon environnement devient secondaire, tout comme mes besoins primaires.
(mais une petite voix me dit que je devrais revenir au corps et à l'espace)
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