top of page
rochette.audrey

Micro-territoires



La création fait bien les choses parfois. Souvent, en fait. J'ai passé la semaine à fabriquer un petit écosystème virtuel. À associer le data des capteurs à des petits effets, dans ce petit monde. Dans le monde réel, je suis dans un grand studio, dans lequel je n'ai instinctivement amené que mes plus petits objets. Drôle de coïncidence.


La question du rapport d'échelle est récurrente dans ma démarche. J'aime inclure du petit et du plus grand que l'humain. Et si j'ai, à date dans mon parcours, créé des environnements englobants pour les performeurs·euses, ce processus, centré sur les objets, m'amène à m'intéresser plus en profondeur au plus petit que soi. Comme une focale sur cette dimension-là.


En planifiant la venue de mon équipe, j'ai placé les objets dans l'espace, et les capteurs, au travers. Une carte topographique est apparue, avec des reliefs créés par les fils. L'espace de jeu, par la force des choses, était petit. Je me promenais dedans, dessus, à vol d'oiseau, de la même manière que mon curseur orientait ma vue dans le logiciel d'animation. Dans ce rapport, je suis géante. Et ça m'amène à réfléchir sur mon pouvoir d'action sur ce petit monde. Ça pose la question de ma responsabilité vis-à-vis du plus petit que moi. Comment interagir avec ce petit monde, sachant que mon influence est majeure sur lui? Instinctivement, j'agis avec précaution. Je fais attention où je pose les pieds. Une forme de retenue, de lenteur. Et une fascination. Comme la vue d'un hublot en avion. Ce "overview effect" qui sidère, comme dans les photographies d'Edward Burtynsky montrant l'effet de l'action humaine sur le paysage à grande échelle.




De façon parallèle, Emilie et moi avons commencé le processus des impressions 3D. C'est intéressant comme les contraintes de l'outil amènent à poser un regard différent sur la constitution des objets, à les étudier selon s'ils tiennent debout ou s'il faut leur faire une base, et de voir quelles parties seront peut-être problématiques à l'impression. Et ça pose aussi la question de l'échelle. On les garde à l'échelle réelle? Plus petits, ou plus grands? Quelle couleur de fil, plutôt "naturelle" ou "artificielle"? Je les transforme avant de les imprimer ou je les garde réalistes? La conclusion, c'est que nous allons expérimenter différentes choses, car ce n'est qu'en les tenant dans nos mains que ces réponses viendront.



Comments


bottom of page